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Retour sur la vie du boxeur, athlète hors norme, mort vendredi 3 juin à Phoenix, en Arizona.
ParMustapha Kessous
Temps de Lecture 11 min.
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Ses ailes avaient séché depuis une éternité; ses poings acérés avaient dû céder la place à des mains lourdes et tremblantes. Sa devise, «vole comme un papillon et pique comme une abeille» («Float like a butterfly and sting like a bee»), s’était imposée à travers les continents comme un redoutable slogan publicitaire. «Le plus grand», comme Mohamed Ali aimait se décrire lui-même, est mort, vendredi 3juin à Phoenix (Arizona), d’une insuffisance respiratoire, à l’âge de 74 ans. Après trente-deux années, la maladie de Parkinson a fini par terrasser l’une des dernières icônes planétaires du sport.
Ses sorties se faisaient rares ces dernières années. Son visage rond et son éternel air de chenapan appartenaient à l’histoire: il ne restait plus que l’image d’un vieil homme fatigué mais fier d’exposer son corps affaibli comme pour montrer – et démontrer – que la maladie ne pouvait atteindre l’ancienne gloire mondiale de la boxe. Orgueilleux, arrogant jusqu’au plus profond de sa peau. Mohamed Ali était un être à part, un duelliste hors catégorie à la beauté insolente.
Lire aussi Mohamed Ali, légende de la boxe, est mort
Ali, c’est d’abord un style. Avec lui, la boxe était une chorégraphie: il était le chef d’orchestre de son propre combat, son adversaire devant se contenter de tenir la partition. Sa respiration était une musique que le public ne se lassait pas d’écouter dans les arènes les plus mythiques. Ali était un garçon qui dansait comme en apesanteur sur un ring, un cogneur de plus de 90kg qui a marqué à coup de «jab» l’histoire du noble art.
Scénario hollywoodien
La vie de cet athlète hors norme a tout d’un scénario hollywoodien: celui d’un «mauvais Noir» qui allait corriger une Amérique blanche et raciste. Mohamed Ali était ce genre de type, complexe et fascinant, qui aurait pu être croqué dans l’un des romans noirs du grand écrivain afro-américain Iceberg Slim. Dans ses livres, la destinée des personnages épouse l’histoire des Etats-Unis, celle qui opposa pendant tant de décennies les Noirs et les Blancs. Ali est le témoin de cet affrontement et en sera l’un des symboles les plus frappants.
Ali, c’est aussi une belle et grande gueule qui n’hésite pas à martyriser – avec sa verve ou ses poings – les adversaires qui lui avaient manqué de respect. Ali est né Cassius Clay à Louisville, dans le Kentucky, le 17janvier 1942 dans un milieu, jure-t-il, pauvre même si sa famille a toujours préféré le terme «modeste». Son père, Cassius Marcellus Clay senior, peint des affiches publicitaires et Jésus, qu’il aime dessiner «blanc aux yeux bleus». Sa mère Odessa, femme de ménage chez de riches Blancs, élève ses deux garçons.
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